Retard à la consultation médicale : Rôle des signes de la maladie

La reconnaissance de l’apparition de manifestations inhabituelles par l’individu comme étant révélatrice d’une pathologie est le point de départ de la nécessité perçue de recourir aux services du système de santé. Ainsi la méconnaissance des signes de la maladie, le déficit d’informations médicales et le manque de gravité des symptômes peuvent conduire à un retard de présentation du patient au centre de santé.

Déficit d'identification des symptômes

Le déficit d’identification des symptômes comme étant ceux d’une maladie peut être à l’origine du retard mis par les patients pour se présenter dans un centre de santé.

Des études anglaises rapportaient que de nombreux patients n’étaient pas conscients des symptômes qui pourraient suggérer un diagnostic de cancer. En Ecosse, une enquête montrait que la reconnaissance tardive de la grossesse favorisait les avortements tardifs.

Des investigations ont mis en lumière le fait que de nombreuses femmes ignorant les principaux symptômes de la bronchopneumopathie chronique obstructive favorisait le retard diagnostic.

Ailleurs, l’accent était mis sur le fait que, l’incapacité des patients à reconnaître leurs symptômes comme indicateurs d'une maladie avaient favorisé le retard diagnostic, notamment en Inde où certaines mères ne reconnaissaient pas chez leurs nouveau-nés les signes de maladie.

Et aussi, la tendance à négliger ses propres symptômes indésirables pouvait entraîner un retard de consultation, comme signalé au Danemark sur la polyarthrite rhumatoïde.

Déficit d’informations médicales

Le déficit d’informations médicales est un facteur favorisant le retard du patient à rechercher des solutions médicales dans les établissements de santé.

Ceci a été rapporté en Ecosse sur les causes des avortements tardifs et aux USA, où en raison de l’absence de manifestation visible de la lésion cérébrale traumatique légère, les soldats pouvaient confondre leurs symptômes avec ceux d’autres blessures liées au déploiement sur le terrain des opérations militaires.

Gravité des symptômes

Le manque de gravité perçue des symptômes par les patients est le plus souvent associé à un retard du recours aux soins médicaux.

Une étude anglaise rapportait que le retard du patient à consulter dépendait de la gravité des signes perçus par le malade. Au Danemark, on notait que l’intensité et la sévérité des symptômes de la polyarthrite rhumatoïde diminuaient le délai que mettait le patient pour aller en consultation.

Une enquête menée en Nouvelle Zélande montrait que les douleurs thoraciques réduisaient le délai mis par le patient à se rendre en consultation alors que la dyspnée l’allongeait. Au Mexique, on rapportait que 30% des femmes avaient été dépistées tardivement du VIH, soit lorsque leurs époux ou leurs nouveaux nés avaient été diagnostiqués positifs, soit lorsqu’elles avaient présenté des signes de la maladie.

Le rôle de la gravité des symptômes dans le retard du patient à consulter a été aussi rapportée en Inde, où la méconnaissance des mères de la gravité potentielle des symptômes de la maladie chez les nouveau-nés, pouvant conduire à la mort, était associé au retard.

Et une enquête anglaise montrait que le facteur le plus important déterminant le délai d’évaluation était la nature des symptômes du patient, la gravité et l’anxiété, qui expliquaient que les hommes, avec un niveau d’anxiété plus faible, sont plus susceptibles de présenter un retard à la consultation médicale.